Le projet de conservation de la biodiversité de Vohimana a acquis le soutien de l’IUCN Save Our Species pour 2019 - 2021. Ce soutien concerne spécifiquement la sauvegarde de l’Indri Indri (indri) et du Propithecus diadema (sifaka diadème), toutes deux des espèces en danger critique d’extinction selon la Liste Rouge de L’IUCN. La tendance d’évolution de leur population est en baisse et les pressions pesant sur leur habitat sont toujours d’autant plus menaçantes si l’on ne site que l’exploitation forestière illégale et l’agriculture sur brûlis. Il reste impératif de prendre les mesures nécessaires pour leur préservation.
La forêt de Vohimana est un véritable "hotspot" de biodiversité. Un concentré d’espèces endémiques sur une surface de 1500 ha. Située dans le cœur du corridor Ankeniheny-Zahamena, la Réserve possède une fonction écologique cruciale reconnue par les biologistes. On y recense douze espèces de lémuriens dont l’indri et le sifaka diadème. Pour atténuer les pressions sur cette forêt et conserver les lémuriens et leur habitat, l’ONG se doit de fournir des actions immédiates et tangibles. Parmi les axes d’intervention prioritaire figurent l’engagement de la démarche de classement de la forêt de Vohimana en Nouvelle Aire Protégée. En attendant l’aboutissement de ce processus, les patrouilles réalisées par les gardes forestiers et avec l’implication étroite de la communauté locale sont renforcées. En parallèle, le développement d’activités génératrices de revenus pour améliorer le niveau de vie des habitants avoisinant la réserve est primordial en tant qu’activités alternatives aux pratiques économiques entraînant la dégradation de l’environnement.
L’approche holistique développée par L’ONG L’Homme et L’Environnement depuis sa création, en 1993, prend en considération l’importance du rôle que peut avoir la population locale dans la protection et la préservation de la biodiversité : des acteurs conscients que leur développement va et ira de pair avec la protection de l’environnement, de leur forêt et de ce qui s’y trouve.
A travers les nombreuses activités de développement initiées sur le site, L’Homme et L’Environnement travaille main dans la main avec les associations locales et les habitants afin de mener des projets à portée économique pouvant assurer un niveau de vie décent pour la population locale à long terme : écotourisme, artisanat, production d’huiles essentielles, production normalisée de bois de chauffe, production continue de jeunes plants en pépinières pour l’agriculture et le reboisement, valorisation de la médecine traditionnelle. Ces projets s’accompagnent de projets sociaux qui favorisent l’accès des locaux à la santé et à l’éducation en assurant le fonctionnement du centre de santé installé sur place et l’appui continu aux écoles primaires et secondaires de la zone.
Les conditions de démarrage du projet ont été compliquées du fait que dans la même période, la pandémie du COVID-19 a commencé à s’étendre au niveau international. Les restrictions sanitaires et la fermeture des routes nationales ont rendu le site quasi-inaccessible.
Cependant, la surveillance forestière a été maintenue et renforcée : 450 patrouilles ont été réalisées jusqu’au mois d’Août 2020 avec un nombre minime d’incidents rapportés. Parmi les réalisations également, 13 tonnes de semences de gingembre ont été distribuées aux paysans et 50kg huiles essentielles de ravintsara produits par l’association locale Manara-penitra. Etant prévu, mais démarrées très tardivement, les rénovations des infrastructures écotouristiques de l’écolodge "Le Relais du Naturaliste" et la construction de nouvelles sont en cours. La reprise a été immédiate dès l’ouverture des accès vers le site. Toute une équipe de charpentiers locaux, dirigée par la chargée de développement du Relais du Naturaliste s’attèle au projet. Parmi les travaux figurent la rénovation du restaurant, la construction de nouveaux bungalows et des sanitaires.
http://www.saveourspecies.org/
Ce projet est co-financé par l’IUCN Save Our Species. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité de L’Homme et l’Environnement et ne reflète pas nécessairement les vues de l’UICN.