La préservation de la biodiversité est au cœur des actions de l’ONG L’Homme et L’Environnement à Madagascar. Le projet co-financé par l’IUCN Save Our Species réaffirme cet engagement dans la sauvegarde des lémuriens indri et sifaka diadème, tous deux en danger critique d'extinction, en réduisant sur leur habitat qu’est la forêt de Vohimana les pressions qui y pèsent telles les exploitations forestières illégales. Le présent article fait état des avancements de Septembre 2020 à Février 2021.
Les ateliers permettant de valider le projet de classement de Vohimana en Aire Protégée de catégorie VI sont en bonne voie. Un premier atelier a été réalisé en novembre 2020 au niveau local, comptant 211 participants. Par la suite, un atelier régional s’est tenu en février 2021 avec la participation de 49 parties prenantes. De manière générale, l’issue de ces ateliers confirme la réceptivité des populations locales, des entités publiques concernées, et des autres partenaires techniques au projet.
Pour assurer la protection de la forêt, 7 gardes forestiers sont opérationnels et sillonnent périodiquement la forêt de Vohimana pour les actions de surveillances forestières. La rémunération du dernier agent recruté est subventionnée par l’Union des associations de Vohimana. Sur l’ensemble de la période, 424 patrouilles ont été réalisées avec 4 infractions enregistrées à savoir : 2 fours à charbon, 1 coupe d’arbres sur 3 ares de surface et 1 feu intentionnel sur 5 ares. Aucune infraction sur la faune n’a été signalée. En janvier 2021, le regroupement de 3 éco-guides et un représentant de chacune des 7 associations actives de la zone a été constitué en patrouille associative qui accompagne hebdomadairement les gardes forestiers pour une patrouille ou bien un suivi comportemental des lémuriens. Toujours dans ce cadre, le Comité appelé « Komity Ny Dina", a été reconstitué et sera responsable d’appliquer les sanctions sur les infractions forestières suivant le DINA MAINTSO, une convention locale établie et validée par les responsables administratifs au niveau de la localité.
Zanatany, l’association locale des pépiniéristes a quant à elle été chargée de développer des plants en pépinière puis reboiser dans les zones dégradées de Vohimana. 10 000 plants d’espèces autochtones dont une majeure partie est utile à l’habitat et à la nourriture des lémuriens ont été produits. Le reboisement est en cours sur terrain.
Le projet de valorisation des bassins versants situés dans les zones de production de la zone a démarré. Il promeut les cultures de rente et d’arbres fruitiers tels que le gingembre, curcuma, girofle, poivre et vanille ou ananas, cannelles, litchis et bananes. Ce projet agroforestier cofinancé a permis à 52 paysans ainsi que 6 associations de bénéficier du programme de développement de la culture de gingembre écologique. Les estimations de production prévoient une récolte de 26 tonnes de gingembre pour 13 tonnes de semences distribuées. 36,9 kg d’huiles essentielles de gingembre ont été produites pendant la période par l’association de production d’huiles essentielles Manara-penitra.
Concernant le développement de l’activité écotouristique, 2 bungalows de type tipi avec sanitaires communs et 1 bungalow confort avec une kitchenette privée ont été nouvellement mis en place au sein de l’écolodge le Relais du Naturaliste. L’étude de la fondation du restaurant à rénover est en cours. Deux nouveaux circuits écotouristiques ont également ouverts, l’un menant vers une piscine naturelle récemment découverte par les guides et l’autre constituant un raccourci pour un autre circuit déjà existant.
Ces actions ont été mises en place afin de réduire les pressions exercées sur la forêt : le renforcement des surveillances forestières ainsi que le renforcement de l’application du Dina Maintso permettent de limiter les infractions. L’implication des associations locales dans les actions concrètes de conservation permettent de les sensibiliser quotidiennement sur l’importance de la conservation pour les activités économiques développées localement. Le reboisement de plantes autochtones sert non seulement à la restauration de la forêt, mais également à l’enrichissement de l’habitat des lémuriens et à leur nourriture. Ainsi, tout développement des activités génératrices de revenus dans la zone devient une alternative à l’exploitation directe ou indirecte de la forêt et est liée à sa conservation. Ces actions montrent l'approche développée depuis par l'ONG L'Homme et L'Environnement qui place la population locale au coeur de la conservation de la biodiversité.
Les populations locales avoisinant la Réserve de Vohimana ne peuvent qu'en tirer des avantages dans la conservation de cette forêt unique au vu des activités alternatives développées au bénéfice des communautés locales par l'ONG L'Homme et L'Environnement.
Ce projet est co-financé par l’IUCN Save Our Species. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité de L’Homme et l’Environnement et ne reflète pas nécessairement les vues de l’IUCN.